Que reste-t-il du projet Northvolt? Maintenant que les arbres ont été rasés et les milieux humides drainés, des eaux contaminées s’écoulent du terrain de Northvolt vers la rivière Richelieu.

Afin de construire son usine, Northvolt a coupé 8000 arbres et remblayé des milieux humides qui étaient l’habitat de 21 espèces menacées. Les eaux de ruissellement du terrain s'écoulent maintenant vers la rivière, entraînant avec elles un cocktail de substances toxiques.

Le terrain est lourdement pollué et a autrefois servi à la production d’explosifs, d’engrais chimiques, de munitions et de peinture. Plus de 50 000 tonnes de sols contaminés sont entreposés sur le terrain. Or, la CAQ n’a exigé de Northvolt ni décontamination du terrain, ni étude d’impact. Au contraire, le gouvernement a créé des normes sur mesures pour la multinationale, en modifiant trois règlements environnementaux qui lui ont permis d’échapper au BAPE. Il était pourtant prévisible que le décapage du terrain précipite le ruissellement de ces produits toxiques vers la rivière.

La compagnie mère de Northvolt, basée en Suède, a officiellement déclaré faillite en mars 2025. Bien que sa division Amérique du Nord soit encore solvable, tous les cadres ont quitté le navire. On ne reverra donc pas la couleur de notre argent, c’est-à-dire les 710$ millions en fonds publics que le gouvernement du Québec a versé à cette multinationale.

Maintenant que l’entreprise n’a plus d'argent, qui va payer pour contenir la pollution de l’écosystème de la Richelieu?

La rivière Richelieu est un écosystème précieux et fragile. Elle est la source d’eau potable de 300 000 personnes. Elle est l’habitat du chevalier cuivré, un poisson qu’on ne retrouve nulle part ailleurs dans le monde. Enfin, elle est une source de bien-être de ses riverain·es.

De plus, déjà 85% des milieux humides de la région ont disparu. La Montérégie pouvait-elle se permettre d'en détruire encore plus? Ceux-ci sont des alliés précieux contre les changements climatiques, tempérant à la fois les sécheresses et les inondations et préservant la biodiversité.

En décembre 2024, le Comité d’action citoyenne, une organisation formée de résident·es du secteur, a recueilli des échantillons d’eau et de sédiments provenant des écoulements du terrain (en collaboration avec la SVP, Société pour vaincre la pollution et la SNAP Québec, Société pour la Nature et les Parcs du Canada ). Ils ont fait analyser les échantillons par un laboratoire certifié. Ils y ont trouvé :

  • Des HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques). Ce sont des substances cancérigènes particulièrement toxiques pour les milieux aquatiques. Elles causent des malformations chez les poissons.

  • Du cobalt, qui est nocif pour les organismes aquatiques et terrestres à des concentrations relativement faibles.

  • De l'arsenic, qui accroît le risque pour plusieurs types de cancers.

Alors que Northvolt niait en décembre dernier ces résultats, des reportages du Devoir et de Radio-Canada nous ont révélé que l’entreprise avait laissé fuir divers contaminants à plusieurs reprises, dont des substances cancérigènes, et que le gouvernement était au courant, ayant émis deux avis de non-conformité (sans conséquences pour NorthVolt).

Face à cette situation, des tests d'eau devraient être faits sur une base régulière et les résultats devraient être publics. Dans notre monde Capitaliste, faire passer les profits des financiers avant la santé et la sécurité des citoyens est devenu la norme. Les mesures nécessaires devraient être prises par le gouvernement pour qu'aucune norme ne soit dépassée, mais celui-ci ne le fera pas sans que les citoyens ne le force. L'eau potable est indispensable, ne laissons pas le défunt projet des « batteries les plus vertes au monde » empoisonner la Richelieu. Forçons le gouvernement a agir.

Northvolt a déboisé, Northvolt doit replanter!