Les bombes de semences sont une pratique de guerilla gardening qui permet de se réapproprier les espaces vacants ou trop engazonnés de la ville, en y favorisant plutôt la biodiversité locale. C’est un moyen simple et concret qui permet de soutenir les insectes pollinisateurs, de lutter contre les îlots de chaleur et la pollution atmosphérique, de prévenir les inondations en favorisant la rétention de l’eau dans les sols, en plus de freiner l’avancée d’espèces invasives en verdissant nos quartiers avec des plantes indigènes, mellifères, médicinales et comestibles!

Il existe plus d’une méthode pour faire des bombes de semences, nous vous en présentons une, mais n’hésitez pas à aller voir sur Youtube!

Le choix des semences

Dans l’objectif d’avoir un impact positif sur la biodiversité, il est important de prioriser les semences de fleurs sauvages indigènes au soi-disant Canada, ou du moins, les semences d’espèces végétales introduites qui se sont bien naturalisées. Ces plantes font partie des écosystèmes locaux: elles sont la principale source d’habitats et de nourriture pour les insectes pollinisateurs dont nos systèmes alimentaires dépendent, et sans qui tout un ensemble de relations écologiques essentielles au maintien de nos écosystèmes s’effondrerait.

Voici quelques suggestions d’espèces végétales à découvrir et intégrer à vos bombes de semences: la Verge d’Or, l’Aster de la Nouvelle-Angleterre, l’Asclépiade tubéreuse, l’Achillée millefeuille, l’Agastache fenouil, la Rudbeckie hérissée, l’Immortelle blanche, la Monarde fistuleuse, l’Héliopsis faux-hélianthe, l’Onagre bisannuelle et l’Épilobe à feuilles étroites.

Récolter vous-mêmes vos semences!

La pratique des bombes de semences est une invitation à vous ouvrir les yeux sur la diversité du monde végétal, à regarder les plantes pour les voir réellement, elles qui sont omniprésentes dans notre quotidien. Une friche urbaine est un monde à découvrir. Vous pouvez y collecter vous-mêmes les semences des espèces qui émerveillent vos sens et contribuer ainsi à leur dispersion.

Téléchargez une application comme Seek pour identifier les plantes que vous rencontrez sur votre chemin et équipez-vous d’une enveloppe ou d’un sac de papier pour récolter les semences lorsqu’elles arrivent à maturité. Comment savoir si les semences sont prêtes pour la récolte? Développer votre sens de l’observation et retourner visiter souvent les mêmes endroits, afin de faire l’expérience sensible des plantes tout au long de leur cycle de vie. Il s’agit d’un exercice d’entrer-en-relation, une manière de s’approprier le paysage urbain, qui ouvre des possibilités de redéfinition de notre rapport au monde, en nous connectant à une temporalité autre que le rythme effréné de la production capitaliste.

 

Instructions

  • Dans un bol, bien mélanger 1 tasse de semences avec 5 tasses de compost et 2-3 tasses de poudre d’argile.
  • Ajouter progressivement de l’eau en mélangeant jusqu’à obtenir une texture qui vous permet de rouler entre vos mains de petites boules (environ la taille d’un falafel) et qui sont en mesure de conserver leur forme.
  • Rassembler vos ami.es, partager vos bombes de semences et aller bombarder à pied, à vélo ou en skate les friches urbaines, les terrains vagues, les saillies de trottoirs, les bords de chemins, les pistes cyclables, les ruelles, les puits de plantation des arbres urbains, les pots de fleurs abandonnés de vos voisin.es et plus encore!
  • Pour assurer le succès de votre action, lancer vos bombes de semences là où la végétation n’est pas trop dense et dans des lieux ensoleillés. Juste avant un jour de pluie, c’est encore mieux!

 

N’oubliez pas d’identifier votre enveloppe de semences avec le nom de la plante, l’année et le lieu de votre récolte (vous pourrez ainsi y retourner l’année suivante!). Conserver vos semences à l’abri de la lumière et de l’humidité.

Où lancer vos bombes de semences?

Il est important de ne pas lancer vos bombes de semences dans des aires de conservation, soit des aires protégées, des réserves écologiques ou même des parcs nationaux, car vous risquez d’y introduire des espèces floristiques qui ne s’y retrouvent pas initialement et dont la présence peut mettre en péril l’intégrité des populations d’espèces végétales déjà menacées ou vulnérables.