L’écoféminisme est une branche du féminisme qui s’intéresse aux croisements entre le féminisme et l’écologie. Les écoféministes soutiennent que le développement et la destruction des écosystèmes affectent négativement et de manière plus importante les femmes, et plus particulièrement, les femmes du Sud global. De plus, elles affirment que le capitalisme repose à la fois sur l'exploitation du travail reproductif des femmes et de la nature. Par exemple, lorsque de grandes compagnies imposent un modèle agro-industriel dans des communautés du Sud global, bon nombre de femmes se font confisquer les fruits de la nature qu’elles récoltaient localement, ceux-ci appartenant désormais aux grandes compagnies. Par ailleurs, les impacts destructeurs que ces compagnies apportent sur la biodiversité et les déchets qu’elles génèrent ont des effets dramatiques sur le corps des femmes ainsi que sur leurs enfants, si elles en ont, ne serait-ce qu’en rendant l’eau non potable. Les écoféministes sont généralement très critiques des États, qu’elles nomment des Father States pour souligner leur aspect patriarcal, ceux-ci visant à favoriser l’appropriation capitaliste de ce que la Mother Earth peut nous offrir. Nous croyons qu’il faut rester prudent-es lorsqu’on associe la nature aux femmes, par risque de rendre indétachable la relation entre les femmes et une identité de mère. Cependant, nous croyons que la lutte pour la protection de la biodiversité est un enjeu féministe et qu’il est important de souligner le fait que les femmes et les enfants - dont les femmes sont souvent responsables - subissent de manière plus importante les dégâts du déclin de la biodiversité. Les perspectives écoféministes nous permettent de rester critiques des demi-solutions qui ne remettent pas en cause les systèmes économique et politique donnant la possibilité aux États du nord de balancer dans la cour des États du sud toutes les conséquences écologiques du capitalisme. Par exemple, nous pouvons penser à l’idée de remplacer l’énergie pétrolière par le nucléaire, ce qui en soi a des conséquences environnementales majeures, en plus de ne pas remettre en question le mode de vie des riches qui génèrent une quantité de déchets pharaonique.