En vue de la prochaine rencontre de la COP15, on apprend que le gouvernement canadien ferait partie de la «Coalition de la Haute Ambition pour la Nature et les peuples». Selon le site internet de la coalition, celle-ci «œuvre en faveur d’un accord mondial visant à protéger au moins 30 % des terres et des océans de la planète d’ici à 2030 lors de la 15e conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique (COP15)»

À première vue, les principes guidant cette coalition semblent louables: «Les peuples autochtones et les communautés locales sont les protecteurs des sites les plus riches en biodiversité du monde. Pour atteindre efficacement et équitablement cet objectif rehaussé, ils devraient être engagés en tant que partenaires dans la conception et la gestion de ces zones conservées, en garantissant le consentement libre, préalable et éclairé et le respect de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.»

Très beau tout cela. On peut toutefois douter de la bonne foi de l’État Canadien qui, rappelons-le, a bloqué l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones pendant une dizaine d’années, appuyées par d’autres pays issus du colonialisme d’occupation blanche: les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Depuis son adoption en 2007, pas grand-chose n’a changé. Près de 15 ans plus tard, résultant d’importantes mobilisations et pressions de la part des communautés autochtones, le Canada adoptait finalement une loi visant à intégrer la Déclaration au cadre juridique canadien en juin 2021.

Cela n’a pourtant pas empêché le gouvernement d’envoyer sa police coloniale armée de fusils d’assauts déloger les Wet’suwet’en de leur territoire ancestral afin de permettre la construction d’un gazoduc sous la rivière Wedzin Kwa quelques mois plus tard. Si l’État canadien était vraiment engagé dans la protection de la biodiversité, celui-ci devrait d’abord et avant tout cesser l’invasion extractiviste et coloniale des territoires autochtones.

Ceci n’a pas non plus empêché les minières canadiennes de continuer d’exploiter l’Afrique et l’Amérique du Sud, appuyées par les ambassades canadiennes, réprimant violemment toute tentative d’opposition à ces projets écocidaires. Les entreprises minières canadiennes sont connues partout dans le monde pour les violences qu’elles imposent aux communautés: destruction des écosystèmes, violences sexuelles, enlèvements, assassinats politiques, toutes les stratégies semblent acceptables pour imposer l’exploitation capitaliste de ces territoires.

L’hypocrisie de ce gouvernement n’a aucune limite. Ses belles paroles devant d’autres chefs d’État ne sauront nous distraire de la lutte que nous menons: contre le capitalisme, le colonialisme, l’impérialisme et toutes les structures qui assurent le confort des uns par l’exploitation des autres.